Fictive Railyard

Et si ... Honda avait repris Chrysler Europe

En 1978, poussé par crainte de nationalisations à la suite des prochaines présidentielles mais aussi pour éviter l’implantation de constructeurs étranger en France, PSA rachète Chrysler Europe. PSA n’était pourtant pas au mieux de sa forme à cette époque, ayant racheté Citroën de 1974 à 1976, les finances sont là mais l’ensemble est fragile, la marque frôle même la disparition, ne devant son salut qu’aux succès des 205 et BX. PSA affichera une forme insolente à la fin de la décennie 1980, malgré l’échec puis l’abandon de Talbot, sa marque qui tentera d’unifier la gamme Chrysler Europe.
Et si Peugeot n’avait pas racheté Chrysler Europe ?

En 1978, poussé par crainte de nationalisations à la suite des prochaines présidentielles mais aussi pour éviter l’implantation de constructeurs étranger en France, PSA rachète Chrysler Europe. PSA n’était pourtant pas au mieux de sa forme à cette époque, ayant racheté Citroën de 1974 à 1976, les finances sont là mais l’ensemble est fragile, la marque frôle même la disparition, ne devant son salut qu’aux succès des 205 et BX. PSA affichera une forme insolente à la fin de la décennie 1980, malgré l’échec puis l’abandon de Talbot, sa marque qui tentera d’unifier la gamme Chrysler Europe.<br/>
<strong>Et si Peugeot n’avait pas racheté Chrysler Europe ?</strong>

I. Contexte historique

Au début des années 1970, Citroën est en difficulté, sur le point d’être lâché par la famille Michelin au géant Fiat, qui a lui-même lâché entièrement Simca aux mains de Chrysler. Peut-être une idée de scénario ultérieur. La suite, vous la connaissez certainement, le gouvernement français appose son veto à la vente auprès de Fiat, Peugeot est appelé à la rescousse et rachète Citroën pour l’intégrer à PSA. L’achat de Citroën par PSA, bien que salvateur dans la stratégie de Peugeot pour ne pas se retrouver seul face à Renault, mettra quelque peu à mal les finances de Peugeot, fragilisé en ce contexte de crise pétrolière, jamais favorable à l’industrie automobile.

En 1977, c’est au tour de Chrysler d’être en difficulté. Lee Iacocca, à la tête du plus petit des Big Three, réussit à négocier avec le gouvernement américain pour sauver les meubles, mais il faut se débarrasser des poids morts.

Chrysler Europe rencontre quelques succès en France avec Simca qui a de bons chiffres de vente et représente un poste de R&D avancé au groupe américain, mais l’activité dans ce seul pays ne justifie pas tant de frais de présence de Chrysler sur le vieux continent.

II. Point de divergence

Examinant les offres qui lui sont faites, Chrysler retient principalement Peugeot et Honda. D’un côté, le japonais propose un paiement directement en cash, et seulement de 5% d’actions Honda, suffisant à Chrysler pour influencer la politique américaine de Honda sans gros risques. Quant aux français, ceux-ci demandent une prise de participation de l’ordre de 15% et un accès au réseau Chrysler pour sa distribution en Amérique du Nord. De nombreux audits seront lancés par Chrysler, et constatant que la santé financière de PSA pourrait être grandement touchée par ce rachat, la prise de risque est trop grosse. C’est finalement Honda qui remporte la mise, et accède enfin à l’Europe et ses stricts quotas envers les constructeurs japonais.

III. Reprise par Honda

En 1978, l’ensemble de Chrysler Europe est très disparate et éparpillé. On peut y distinguer 3 gros ensembles.

1/ L’Espagne

Plus petit de ces blocs, Chrysler a une présence en Espagne par le constructeur de camions Barreiros qui industrialise aussi des modèles Simca, et américains de Dodge.

2/ Le Royaume-Uni

Certainement l’ensemble le plus costaud, Chrysler y possède l’ex-groupe Rootes. Un ensemble de marques diverses, ayant toutes leur propre gamme et identité, c’est sûrement ici que le travail sera le plus dur, entre Simca y exportant depuis la France en son nom, mais aussi vendues sous le nom Chrysler. Chrysler qui a repris une gamme heteroclite d’ex Hillman et Humber se faisant partiellement concurrence. Les utilitaires Commer rebadgés en Dodge. Comment tout ceci a-t-il pu tenir ?

3/ La France

La petite pépite de Chrysler Europe. La marque Simca est bien ancrée dans l’imaginaire collectif français. Les tentatives de Chrysler-ification de la gamme ont certes un peu échoué, mais pas assez pour écorcher les chiffres de ventes. Les installations industrielles sont modernes et les bureaux de recherches sont techniquement dans l’air du temps. Cumulés à Matra, qui peut servir de division sportive d’image et de bureau de recherche avancé.

Dans un premier temps, Honda va se séparer des entités inutiles ou trop redondantes. Se concentrant sur les marques Simca, en Europe continentale y compris Espagne, et Hillman en Grande Bretagne. Une mise en commun des modèles sera faite ainsi qu’une réorganisation industrielle. Aucune fermeture d’usine ne sera faite, mais certaines seront réorientées vers des modèles d’autres divisions, de l’export, voire même la fabrication de modèles Honda.

Même si Honda garde les droits du Pentastar en Europe pour quelques années, il est décidé de faire table rase du passé Chrysler, chacune des marques reprenant un logo inspiré de son passé. Les gammes aussi se voient réorganisées.

SIMCA

Le Pentastar disparaît et est remplacé par une hirondelle stylisée, reprenant le concept des logos pré-Chrysler de la firme.
La gamme se compose de :

HILLMAN

La priorité sur le marché britannique est l’unification. Sur les marques qui composaient Chrysler UK, c’est Hillman qui est conservée, ayant duré le plus longtemps avec Humber tout en étant plus généraliste dans son positionnement.
De la même manière que chez Simca, le Pentastar disparaît et est remplacé par un logo ailé très similaire à celui d’avant Chrysler.
La gamme se compose de :

MATRA

Dépendant de Simca, Matra est évidemment intégré au groupe Honda.
La distribution des produits se fait toujours par les concessionnaires du groupe. Quant aux marques commerciales des modèles, elles dépendent de leur positionnement. Les sportives deviennent simplement Matra, les autres seront des Matra-Simca (ou Matra-Hillman) dans un premier temps. La gamme se compose simplement des Rancho et Bagheera, inchangées.

UTILITAIRES

L’intérêt de Honda pour les utilitaires et poids-lourds est assez léger. Les poids-lourds Barreiros et Dodge 50 et 100 sont cédés à Isuzu qui a déjà quelques liens avec Honda et commence son histoire automobile avec le groupe Rootes.
Concernant le reste de la gamme Dodge-Commer et les utilitaires dérivés des gammes particulières, Honda les reprend et ils seront progressivement intégrés aux constructeurs généralistes du groupe. On retrouve donc les utilitaires suivants :
Hillman Sunbeam
Le rebranding est appliqué par Hillman sur les îles britanniques ...
Simca Horizon

... Et Simca dans le reste de l’Europe
Isuzu Barreiros
Les poids-lourds sont repris par Isuzu
Isuzu Dodge

IV. Intégration de Honda

Dès la reprise par Honda, les projets de développements sont remaniés. Particulièrement le projet C9, intégralement stoppé, en vue de fabriquer à sa place un modèle Honda en Europe. C’est l’Accord SY qui est choisie à la place, prévue pour sortir en 1981, elle sera donc construite dans les usines qui accueillait la Chrysler 160/180 auparavant. Cependant, ce modèle sera un peu plus qu’une simple Accord rebadgée, le projet est modifié pour intégrer la Variante “Euro-Accord”, avec une esthétique légèrement revue sur ses faces avant et arrière ainsi que l’intérieur (qui sera commun avec les Accord Européennes), et qui fait donc appel à ses bureaux européens pour concevoir cette version et son industrialisation.

En 1979, la division d’études centralisée européennes présente son premier projet commun à l’état-major de Honda. Basé sur des concepts de Fergus Pollock à l’époque de Chrysler Europe. il s’agit d’un minivan assez novateur inspiré d’idées à l’américaine. Après une période d’hésitation et quelques autres maquettes, Honda accepte, mais avec comme condition qu’il soit distribué en Europe par Simca/Hillman, et se réserve le droit, en cas de succès, de l’exporter par la branche Honda.

En 1980, peu de choses à noter mis à part l’uniformisation des entités. On peut relever cependant le lancement d’un projet de citadine dans les nouveaux bureaux d’études jointes Simca-Hillman. Honda ayant conscience qu’importer et rebadger une citadine japonaise signerait la fin de l’image de ses marques. Dans le même temps, Matra sort la Murena.

En 1981, l’Accord est ses dérivés sortent. Pour ne pas pénaliser les marques européennes, la Honda ne sera disponible qu’en berline en Europe, le break restant réservé à Simca et Hillman. Les moteurs sont communs à Honda, Simca et Hillman, il s’agit du moteur Poissy de la 1309, du 1.8 EK1 de Honda et du 2.0 des Chrysler 180. Chez Simca, l’appellation Vedette est reprise. Chez Hillman, ce sera la Sceptre.

Simca Vedette

Modèles “Euro-Accord”

  • Honda Accord - Uniquement en berline, fabriquées à Villaverde
  • Simca Vedette - Berline et break, fabriquées à Poissy (berlines) et Villaverde (berlines et breaks)
  • Hillman Sceptre - Berline et break, fabriquées à Ryton (berlines) et Villaverde (breaks)

V. Les années 80

Toujours en 1981, l’Horizon reçoit des dérivés commerciaux. Remplaçant les 1100 VF, on retrouve une berline 2 places aux portes arrière scellées, un pick-up pouvant être baché, et un utilitaire léger avec grande caisse, idéal pour concurrencer en France le tout nouveau C15 du concurrent PSA. Matra récupère la chaîne de fabrication des 1100 VF pour fabriquer les bases nécessaires à ses Rancho, et permettant ainsi une baisse des coûts de production du modèle.

Dans un premier temps, les 1100 VF continuent leur carrière, relocalisés en Espagne, pour faire office d’entrée de gamme utilitaires, pour les Matra Rancho, mais aussi pour de l’export vers l’Afrique du Nord où ils sont badgés Honda et fabriqués sur place pour permettre au japonais de s’implanter sur place.

Horizon VF
La nouvelle Horizon VF dans sa variante à caisse sur-élevée ...
Citroën C15 phase 1
... Cette dernière devra faire face à une concurrente française, la nouvelle Citroën C15, lancée la même année
Honda 1100
En Afrique du Nord, Honda profite des 1100 VF produites à bas coûts pour commencer à s’installer commercialement

En 1982, l’automobile Européenne est chamboulée. Simca présente à Genève le Condor, issu du projet de Fergus Pollock évoqué plus haut. Sous une silhouette rehaussée proche des utilitaires, il se montre être plus qu’un simple van passager, c’est un pur véhicule familial. En Grande Bretagne, il portera le nom de Hillman Condor. Dans les premiers mois, le modèle enregistre peu de commandes, faisant douter Honda de ce choix. Mais très vite, l’idée fait sa place et les ventes augmentent.
Cette même année, PSA, déçu de ne pas avoir acquis Chrysler Europe, lance la GSA Bivouac, un break baroudeur qui concurrence la Matra-Simca Rancho.

1983 continue avec les nouveautés. Le bureau d’études jointes présente une autre grande nouveauté, une citadine à l’européenne. Cette toute nouvelle citadine, la Simca Alouette, ou Hillman Imp, est en réalité conçue sur un chassis d’Horizon raccourci, reprenant le concept du projet "C2 Short" de Simca à l’époque Chrysler Europe. Ce délai d’industrialisation court permet d’impressionner la direction de Honda quant à la capacité européenne de recherche et développement. Elle récupère les cylindrées basses du moteur Poissy ainsi que le 4 cylindre ER des Honda Jazz. La fabrication se faisant en Espagne comme sa concurrente Opel Corsa, permettant un prix de vente plus faible, la concurrence sera rude et particulièrement face à la nouvelle Peugeot 205. Sur certains marchés européens où Simca n’est qu’un petit acteur, elle remplace la Sunbeam, qui n’a pas réussi à faire de gros chiffre de ventes hors du Royaume-Uni et de la France. Dans le même temps, après la 205, PSA continue sa stratégie de concurrence des marchés de Simca en restylant la GSA, rajeunissant l’offre du groupe face à l’Horizon.

La même année, les 1100 VF sont définitivement abandonées en Europe, maintenant que Matra a lancé sa deuxième génération du Rancho. Il est basé sur le Condor et est disponible aussi dans une version 4WD recupérant une transmission aux 4 roues conçue par Isuzu.

En 1984, c’est l’heure des gros changements. Les Sunbeam et Horizon reçoivent un restylage, inspiré de la face des Alouette/Imp, unifiant encore plus le style de leurs face avant. La Rancho est remplacée par un nouveau modèle issu des Simca Horizon VF. Mais surtout, la marque s’engage officiellement en rallye dans le tout nouveau groupe B. Profitant de l’image sportive dûe aux succès de la Sunbeam sur des groupes plus faibles, un dérivé radical de l’Horizon est de sortie : L’Horizon T4 (pour Turbo 4 roues motrices), conçue avec Lotus.

Hillman Condor
La maquette du Condor telle que présentée à l’État-Major de Honda
Simca Alouette
Alors qu’apparaissent d’autres citadines de conception nouvelle, Simca-Hillman présente ses Imp et Alouette (en fonction des marchés), dérivées en profondeur des compactes Horizon, permettant moins de frais de R&D à amortir
Simca Horizon Groupe B
L’Horizon-Lotus de groupe B

Après 5 ans à la gestion de l’ex-Chrysler Europe, Honda a réussi à pérenniser son acquisition tout en augmentant sa présence sur le vieux continent.

En 1985, la principale évolution est l’apparition d’un remplacement des Accord, Vedette et Sceptre, prenant la forme de la nouvelle Accord, la différence est plus marquée, la Honda ayant une face spécifique à feux escamotables, et dispose d’une gamme plus complète avec un break de chasse Aerodeck et un coupé, quand les européennes se contentent de berlines et breaks conventionnels. Un nouveau moteur diesel apparaît, dérivé du Poissy de chez Simca. Il est disponible sur toute la gamme et certains modèles Honda, permettant de remplacer les vieux diesels Barreiros.

Du côté des utilitaires, à l’image de Citroën, les dénominations se font par rapport à la charge utile :

Les dénominations britanniques sont semblables au niveau des chiffres. Les lettres cependant deviennent CV à la place de VF et CT à la place de VT.

En interne cependant, Honda appose de plus en plus son emprise sur les développements du groupe. Les remplacement des Sunbeam, Horizon et Ariane/Alpine est dans les cartons, il se fera autours de deux projets. Premièrement, Simca/Hillman se greffe au projet de la future Honda Civic, en reprennant la plate-forme, mais en y dérivant sa propre esthétique, afin de remplacer la Sunbeam et partiellement les Horizon. Ensuite, c’est aussi le projet YY qui est lancé, commun aux entités européennes et japonaises du groupe, il vise à lancer une berline de taille supérieure à la Civic. Cette dernière remplacera les variantes supérieures des Horizon, et inférieure des Ariane/Alpine, leur haut de gamme étant abandonné au profit des autres berlines du groupe.

Pour 1986, la gamme se Honda-ifie encore plus. La Legend lancée un an auparavant au Japon arrive en Europe. Fabriquée à Poissy, elle prend chez les européens la place au sommet de la gamme, qui n’avait été que partiellement comblée par les Accord. Hillman ressort pour l’occasion l’appellation Wizard. Chez Simca, les noms Versaille, Chambord ou Vendôme sont étudiés dans un premier temps. Mais pour éviter de choquer le public français en appliquant des noms liés aux patrimoines nationaux sur une berline japonaise, c’est le nom Aquilon qui est retenu. Honda tente de commercialiser la Legend sous son nouveau patronyme Acura comme en Amérique du Nord, pour tenter d’imposer son label haut de gamme en Europe, mais aussi, pouvoir commercialiser des modèles plus haut de gamme dans ses filiales européennes sans qu’elles pâtissent d’une image trop liée au Honda généraliste des Civic peu chères ni paratiser les ventes de Simca et Hillman. Citroën présente son AX, certainement une future grande concurrente de l’Alouette, au moins sur le marché français.

Hillman Sceptre
La seconde génération Honda de Hillman Sceptre et Simca Vedette a une face assez conventionelle ..
Honda Accord
... Pendant que Honda propose une berline plus effilée
Acura Legend
Acura fait son apparition avec la Legend en Europe

En 1987, peu de nouveautés, le Condor est restylé et est distribué par Honda en Amérique du Nord, au Japon et en Océanie en tant que Accord Shuttle, étant fabriquées dans les usines japonaises du géant Honda. Les modèles “made in Japan” récupèrent des faces spécifiques adaptées aux normes américaines, y compris au Japon et en Océanie. Cette même année, Honda dévoile sa nouvelle Civic, mais les variantes européennes ne sont pas prévues avant 2 ans encore

1988 est par contre une grande année, le projet YY est désormais abouti, apportant la nouvelle berline Honda Concerto en 4 et 5 portes, mais surtout ses dérivés Simca et Hillman.

Concernant l’Horizon, elle reste disponible en parallèle, mais avec une gamme fortement diminuée. La production est délocallisée de Poissy pour être faite en Espagne à moindres coûts. L’Ariane, elle, est tout simplement arrêtée au bénéfice de nouvelles finitions des Vedette/Sceptre.

Cette même année, Le groupe Austin-Rover est privatisé, passant dans le giron de British Aerospace, donnant lieu à une réorganisation de la gamme. La Mini sera la seule citadine exportée à partir de 1989, la Metro quittant le continent. Il en va de même pour la Maestro, qui est retylée avec la face avant de la Montego. Cette dernière reste disponible en Europe, mais sur certains marchés (dont la France) uniquement en break. La Rover SD1 reste la seule voiture de tourisme portant ce badge et adopte un restylage pour allonger artificiellement sa durée de vie, mais là encore, le nombre de marchés où elle est disponible se réduit fortement. Les projets de remplacement des roadsters Triumph et MG sont purement et simplement stoppé. Les seuls développements annoncés sont les projets AR16/17, trop avancés pour être abandonnés, et AR6, fortements simplifiés, devant le remplacement devenu urgent de la gamme de citadines du groupe. Les Land Rover cependant continuent leur chemin sans changements.

Simca Aronde cabriolet EBS
Austin Montego Mk2
Austin Metro 1990
Rover SD1
La toute nouvelle Aronde, ici dans sa forme cabriolet industrialisée par EBS
Bien qu’ayant renouvelé l’essentiel de sa gamme, comme cette nouvelle Montego, ce n’est pas Austin-Rover qui va effrayer Honda ...
... Peut être un peu plus sur les îles Britanniques qui conservent la Metro, restylée ...
... Tout comme la SD1, mais qui ne fait plus que de la figuration

Pour 1989, alors que Honda refond son Accord, les Simca et Hillman restent sur la plateforme précédente avec cependant un restylage. Les Accord destinées à l’Europe ne sont plus fabriquées en Europe, mais directement importées du Japon, et les coupés franco-britanniques disparaissent pour ne pas faire de concurrence interne aux YY coupés. Cette dernière reçoit une nouvelle version sportive Turbo 16 soupapes pour aborder la décennie à venir. La Rancho est quant à elle abandonnée en Europe, mais fait son apparition au Maghreb dans les usines qui assemblent déjà les Horizon VF.

À la fin de cette année, et décennie, Simca/Hillman présente sa nouvelle Horizon au salon de Francfort. Elle est basée sur les Civic de chez Honda, mais avec une carrosserie et un intérieur spécifiques, des trains roulants revus, et des motorisations européennes.

VI. Passage aux années 90

Dès le salon de Genève 1990, la nouvelle Horizon sur base Civic est commercialisée, la gamme est complète, et les ambitions sont claires : Devenir un incontournable européen.

Hillman Horizon Mk2 Sedan

Nouvelles Horizon

Trois carrosseries
  • Berline 3 portes - Conservant le patronyme Sunbeam chez Hillman, mais badgée Horizon chez Simca, elle assure l’entrée de gamme, mais aura droit un peu plus tard au variantes les plus sportives de la compacte.
  • Berline 5 portes - Le coeur de la gamme, prévue pour assurer le gros des ventes sur la plupart des marchés où elle est distribuée.
  • Berline 4 portes - Variante inédite qui n’existait sur l’ancienne génération, elle doit assurer de gros volumes sur les marchés attachés à la malle arrière conventionnelle, et faire au moins de la figuration sur les autres.
Des motorisations revues

Annonçant la génération à venir de Civic, avec le tout récent bloc B de chez Honda pour les motorisations essence, seule l’entrée de gamme reste disponible avec le bloc Poissy essence. Pour le diesel, la gamme des Poissy diesel de la précédente génération est reconduite et devient même disponible sur la Civic en Europe peu avant son remplacement.

C’est cette même année qu’apparait l’exclusive Acura NSX (Hormis au Japon, où Acura n’est pas distribuée, elle y est une Honda).

Pour 1991, c’est au tour de Honda de renouveler sa Civic. Les différences avec la nouveauté Simca de l’année précédente sont flagrantes avec une carrosserie tout en rondeur. Mais sur le plan technique, rien ne les diffèrent, la japonaise adoptant même les trains roulants améliorés par les bureaux d’études européens.
Chez ces derniers, peu de modifications dans la gamme, les Hillman Sceptre et Simca Vedette, toujours basée sur une précédente Accord et déjà restylées, voient leur gamme remaniée. Premièrement par l’adoption des blocs moteurs F de la gamme Accord actuelle, ainsi qu’un nouveau moteur conçu en Grande Bretagne, nommé Linwood pour suivre la logique de nommage des Poissy déjà existant.

1992 se veut plus riche en nouveautés. Reprenant le chassis de la très japonaise Honda City [GA], Simca/Hillman présente ses toutes nouvelles Alouette/Imp. Leur design leur est 100% propre et nouveau, inaugurant les rondeurs dans la gamme. Cette même année est dévoilé le concept-car Talbot Lago à Paris, face au stand Renault et sa Twingo qui aura fort à faire face à la Simca qui l’a doublée de quelques mois, beaucoup plus que face à la nouvelle Metro d’Austin qui ne dupe personne sur la santé de la marque. Plus discrétement, Acura lance la Vigor en Europe, identique à sa variante amricaine, mais aussi la plus exclusive Acura Beat, réservée à l’Europe,identique à la Honda japonaise.

Cédant à la mode naissante des SUV, ces tout-terrains pouvant être conduit au quotidien, Honda s’associe avec Isuzu pour importer le MU. Disponible dans des finitions plus rustiques et en pick-up avec son blason original, il rejoint aussi les gammes Honda, Simca et Hillman, fabriqué à Ryton pour l’Europe (y compris les Isuzu et Honda), il prend respectivement les dénominations Jazz chez Honda, et Rancho chez les européens. Il est commercialisé dès 1993, récupérant des plans de travail avec GM par Isuzu abandonnés sous pressions de Honda quelques années plus tôt. Cette même année, Honda abandonne la Concerto en Europe, remplacée par la plus sportive Integra. Les Aronde et Minx conservent leur forme actuelle, mais voient leur face avant remodelée pour correspondre au nouveau design du groupe.

Un an après la nouvelle Accord, Hillman présente sa nouvelle Sceptre, reprenant le style du concept-car exposé à Paris 2 ans plus tôt. Quelques mois plus tard, c’est à la française d’être lancée alors que les Aquilon et Wizard, toujours issues d’anciennes Legend sont abandonnées.

VII. Le dernier constructeur britannique

Alors qu’Austin a renouvelé récemment sa Metro, BAe souhaite lacher l’affaire, les finances ne suivent plus. Alors que Honda-Hillman a su affirmer sa place sur le marché britannique au côté de Ford UK et Vauxhall, le dernier "pur britannique" est ouvert aux prises d’intérêts étrangères.


Quelle voie sera prise ? Honda conserva-t-il son emprise sur l’industrie automobile britannique ? C’est à vous d’en juger.

Publication : 12/04/2021 - Dernière modification : 28/03/2024